CRÉATION du 14 au 28 MARS 2018, TNS, Strasbourg
avec Raoul Fernandez, Emilie Incerti Formentini, Emmanuelle Lafon, Seb Martel, Séphora Pondi
AU BOIS s’inspire très librement du « Petit Chaperon rouge » et en fait une histoire d’insoumission, d’émancipation. Ici, la fille refuse d’aller voir la grand-mère parce qu’elle a mieux à faire. La mère rêve de rencontrer un loup charmant et se perd dans le bois. Le bois parle, craque, en a marre de la maltraitance humaine, de celles des filles en particulier. Claudine Galea − auteure associée au TNS − nous questionne : de quel bois sommes-nous faits ? Quelles peurs ? Quels fantasmes ? Quels cauchemars ? Quels désirs ? Le metteur en scène Benoît Bradel, associant acteurs et musiciens, s’empare avec appétit de cette matière faite de colère, de chansons, d’humour, de révolte joyeuse.
Note d’intention
Le spectacle réunit plusieurs univers ; l’écriture multiforme de Claudine Galea avec AU BOIS, l’univers scénique et hybride que je développe avec Zabraka depuis plusieurs années et l’univers visuel protéiforme de Clédat et Petitpierre ; auxquels viennent s’adjoindre la rencontre musicale entre Alexandros Markeas et Seb Martel et l’univers vidéographique de Kristelle Paré.
De ces rencontres récentes et inédite découlera un voyage théâtral, visuel et musical à travers une forêt sauvage et urbaine où la place, le rôle et l’assignation des femmes, le désir et la liberté sont questionnés joyeusement et avec férocité.
Pour écrire AU BOIS, Claudine Galea est partie de l’histoire du Petit Chaperon Rouge. Elle s’en est prestement éloignée pour s’engouffrer avec avidité dans un bois profond où elle brouille les pistes à merveille et convoque les personnages et les situations d’un remake shakespearien pour adulte.
Il y a à l’intérieur et tout autour d’AU BOIS un étonnant concentré des thèmes, ingrédients et objets que nous arpentons et sculptons méthodiquement depuis la création de Zabraka : le rapport à la langue, à la musique, aux figures/personnages, au conte populaire, au cinéma, au voyage initiatique, aux numéros de toutes sortes et à la nature humaine. Tout est là, réunis comme par enchantement, prêt à s’épanouir.A tel point donc que j’ai envie de dire que, en regardant ce que j’ai fat précédemment, ce spectacle pourrait être un spectacle « manifeste ».
AU BOIS sonne drôle, AU BOIS sonne dur, émouvant, épique, déconcertant, ne ressemble à rien de connu, parle d’aujourd’hui et d’hier, l’air de rien, en mettant les femmes au centre de l’action et en nous invitant à la plus grande liberté, à la révolte…
Pour AU BOIS, il y a un groupe hétérogène d’interprètes singuliers. Quel que soit leur pays d’origine, qu’ils viennent du théâtre, de la danse ou de la musique, ils partagent tous le désir d’un travail choral et protéiforme. Ils seront cinq sur la scène à traverser les figures principales de la pièce Mère, Petite, Bois, Loup et chasseur. Permutation, dédoublement, chassé-croisé… tous les coups seront permis. Ils prendront à bras le corps ces questionnements sur l’identité, sur l’éducation, le genre, la place et le rôle que l’on occupe ou joue dans la société. Pour incarner la rumeur publique, un autre groupe d’acteurs, de monstres sacrés, venus du théâtre et du cinéma, sera à l’écran.
Ainsi ceux qui viennent demander des comptes au conte, qui réclament des coups de théâtre,du pain et des jeux… seront filmés en amont et existeront par intermittence à l’image, en dialogue avec les acteurs du plateau et les images hypnotiques de The Night of the Hunter qui hante la pièce.
Dans AU BOIS, il y a ce dialogue permanent entre le théâtre et la musique, à travers différentes formes de chansons et un rapport au texte choral, une invitation au parlé/chanté. Pour mettre en œuvre cette partition, j’ai proposé à Seb Martel, chanteur et guitariste, fidèle compagnon de route, de rencontrer Alexandros Markeas, compositeur contemporain, pour qu’ensemble ils inventent les airs, mélodies, brames, complaintes pour l’orchestre imaginaire composé des interprètes du spectacle et pour un groupe d’adolescents qui chantera, criera et dansera.
Dans AU BOIS, il y a des femmes, des hommes, des loups et autres monstres dans un espace organique, à la lisière de la ville nouvelle et de la forêt sauvage, réelle et féérique, brut et imaginaire où circulent des trains fantômes entre des caravanes et un manège abandonné. Avec Clédat et Petitpierre à qui cet univers semblait destiné, nous tracerons un espace mouvant, situant la pièce dans un lieu intermédiaire en forme de parcours de santé, où la cruauté et l’innocence de La Nuit du Chasseur de Charles Laughton, aussi bien que celle du Red Riding Hood de Tex Avery transpireront au milieu des décombres d’un cinéma de plein air, à la lisière du bois, aux portes de la ville.
Cet entre-deux entre les vestiges du féerique et réalité du terrain vague sera propice aux transformations et aux transgressions en tout genre pour un nouveau voyage d’apprentissage où sonne la révolte dans une suite de tableaux crus et colorés. Avec cette équipe puissante par son expérience, sa diversité d’approche et de pratique, nous allons bel et bien tenter l’invention d’un théâtre de la cruauté aux airs de musicale comédie. Qui résonne fortement au fond des bois. En rouge et noir et blanc. Pour une expérience troublante à tout âge.
Benoît Bradel, janvier 2018
IMAGES ©Jean-Louis Fernandez
GÉNÉRIQUE
d'après le texte de Claudine Galea
mise en scène Benoît Bradel
avec Emilie Incerti Formentini,
Raoul Fernandez, Emmanuelle Lafon,
Seb Martel, Séphora Pondi
scénographie et costumes Clédat & Petitpierre
musique Alexandros Markeas, Seb Martel
assistanat à la mise en scène Maëlle Dequiedt
création vidéo Kristelle Paré
création son Thomas Fernier
lumière Sylvie Garot
collaboration à la dramaturgie Pauline Thimonnier
régie générale Mathilde Chamoux
régie plateau & assistanat régie générale Marie Bonnemaison
réalisation costumes Anne Tesson
travail vocal Dalila Khatir
travail corporel Akiko Hasegawa
à l’image François Chattot, Vincent Dissez, Norah Krief, Dalila Khatir, Annie Mercier, Thalia Otmanetelba et avec la participation enregistrée du chœur La Chanterie de Persan
production Zabraka, Théâtre national de Strasbourg,
coproduction La Colline − théâtre national, Scènes du Golfe - Vannes.
Avec le soutien du Fonds SACD Musique de Scène.
Avec le soutien du FIJAD, Fonds d'Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques.
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
Zabraka est subventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication - DRAC de Bretagne, le Conseil régional de Bretagne et le Conseil départemental du Morbihan.
Avec le soutien de la ville de Lorient
Claudine Galea est auteure associée au Théâtre national de Strasbourg.
Calendrier
. création du 14 au 28 mars 2018, Théâtre national de Strasbourg
. 17 avril 2018, Scènes du Golfe-Théâtre Anne de Bretagne, Vannes 56
. du 3 au 19 mai 2018, Théâtre de La Colline, Paris